Sommaire de l’épisode
Le développement durable s’atteint par plusieurs approches, aujourd’hui nous explorons la responsabilité élargie des producteurs avec Marlène Hutchinson, présidente de Cycle Environnement.
Afin de réduire l’impact environnemental, la responsabilité élargie des producteurs établit plusieurs règles et conditions permettant le respect des 3RV-E (réduction, réemploi, recyclage, valorisation et élimination). Nous discutons des grandes lignes de ce règlement ainsi que les éléments à considérer. Enfin, nous abordons comment l’utiliser pour continuellement améliorer les produits mis en marché.

Éveillée tôt dans l’enfance à l’importance de l’environnement et aux enjeux qui s’y rattachent, Marlène Hutchinson a vite pris conscience des défis liés à la gestion des matières résiduelles et au développement durable. Cet intérêt et cette propension naturelle l’ont guidée tout au long de son parcours.
Après avoir obtenu son baccalauréat en psychologie et avoir approfondi la biologie, Marlène a poursuivi ses études au niveau supérieur pour obtenir en 2004 une maîtrise en environnement type recherche. Dès le début de ses études, elle s’est lancée avec conviction et engagement dans la cause.
Maître en environnement, ses études en psychologie lui permettent d’aborder les problématiques et les enjeux de la gestion des matières résiduelles d’un point de vue humain pour aider à promouvoir et faire accepter les changements de comportements qui s’imposent. Elle veut ainsi s’assurer que les gens comprennent mieux, adhèrent au mouvement et s’impliquent en agissant dans le meilleur intérêt de l’environnement et pour un développement qui sera durable.
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Détails de l’épisode
(00:00) Bienvenue à l’épisode 53
- Entretien avec Marlène Hutchinson.
- Présidente de Cycle Environnement.
(0:41) Introduction
- Un instrument de politique environnementale qui indique pour quels produits (dont les huiles, la peinture, les batteries, les ampoules fluorescentes, et bientôt les emballages imprimés) les producteurs doivent offrir du recyclage et éviter que ces déchets se retrouvent dans des sites d’enfouissement.
- Les entreprises qui mettent des produits en marché demeurent responsables de la gestion des items en fin de vie, donc celles-ci doivent offrir un programme de recyclage ou se joindre à un organisme reconnu pour mettre en place le programme.
- Une entreprise qui veut mettre en place ce programme met en place un système de logistique inversée (reverse logistic) qui demande les mêmes étapes et efforts qu’une chaîne de production.
- Certaines entreprises le font d’elles-mêmes:
- Apple qui donne de l’argent ou des crédits pour les retours et permet de réutiliser les matières de leurs propres items. Ce programme permet aussi une fidélisation de la clientèle.
- Bureau en gros reprend plusieurs types d’items pour les recycler.
- SEB, entreprise en France qui vend des petits appareils ménagers, assure les pièces pour la réparation pendant 10 ans et cela à fidéliser la clientèle.
(08:41) Des actions concrètes à entreprendre
- Les entreprises qui fabriquent et conçoivent des produits doivent s’assurer que ceux-ci peuvent être réparés et qu’ils sont fabriqués à partir de matières recyclables.
- La responsabilité élargie des fournisseurs indique des cibles de taux de récupération à atteindre.
- Les écofrais sont justement pour mettre en place le système de gestion de recyclage.
- Cycle Environnement effectue la veille sur les règlements, fait les différentes déclarations, s’assure de la conformité et aide à cibler les produits/matières où des changements pourraient être apportés pour augmenter le taux de récupération.
- En tant qu’entreprise, on se doit de se poser la question avant de mettre en marché un certain produit et de voir son impact sur le développement durable et sur l’économie. On ne peut plus aujourd’hui ne pas faire cette évaluation.
(14:25) Les étapes de la gestion
- Vérifier selon quel programme l’entreprise doit faire les déclarations, selon le produit vendu et où ils sont vendus et, de plus en plus, l’emballage utilisé. Il existe près de 100 programmes au Canada, tandis qu’au Québec, il y en a 6. La Colombie-Britannique est l’endroit au Canada où il y a le plus de programmes.
- Il y a beaucoup de subtilité dans les programmes et il est important de comprendre où les déclarations doivent se faire. Par exemple, le fabricant versus le distributeur et les lieux de résidences sont des paramètres qui sont en train de changer pour contrer les volumes grandissants de commerce en ligne.
- Analyser ses produits, connaître le poids de tous les matériaux et composantes utilisés, et ensuite calculer combien ont été mis en marché et ainsi déterminer le poids total pour ainsi déterminer la cible de récupération et les frais associés.
- Il faut connaître les types de matériaux et leurs dérivés, car les prix peuvent être différents selon la province et le matériel lui-même.
- Aux États-Unis, le Maine et l’Oregon viennent d’annoncer des lois pour les contenants, emballages et imprimés et dans d’autres États, il existe des lois sur les appareils électroniques, mais ce n’est pas aussi avancé qu’au Canada. Ils sont en train de développer les règlements et on doit s’attendre à des changements prochainement.
- Si les produits sont vendus par un distributeur dans une autre région, le fabricant peut devenir un contributeur volontaire. Sinon, ce sera le distributeur qui effectuera les transactions et le fabricant n’a pas la même visibilité sur les montants à payer.
- Être accompagné par des spécialistes est comme faire affaire avec un comptable! Leur expertise permet de faire les déclarations selon les bons règlements, de payer les bons montants, de respecter les échéanciers et finalement d’assurer une meilleure conformité.
(25:10) Les impacts pour les entreprises
- La qualité des données permet de prendre des décisions éclairées. Ce n’est pas seulement une taxe à payer, mais permet de planifier les changements à faire pour augmenter la recyclabilité des matières et de revoir comment se fait la mise en marché.
- Est-ce qu’une entreprise qui a une politique de développement durable a un avantage concurrentiel? Maintenant, non! C’est un requis. Non seulement pour satisfaire leur clientèle, mais aussi pour attirer de nouveaux employés.
(28:28) Trois éléments clés
- Tout découle de la stratégie d’entreprise et il faut être conséquent dans tous les choix de conception, de fabrication et de mise en marché.
- Le tout commence dès la conception des produits et il faut considérer le cycle de vie complet de l’item que l’on fabrique, voire considérer l’économie circulaire dès la conception.
- Les consommateurs exigent de plus en plus une approche de développement durable et les entreprises doivent s’assurer de la présenter et de la vivre pour conserver autant les clients que les employés.
(31:07) Conclusion
Ressources
Coordonnées
- Page web: https://cycleenvironnement.com/
- LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/marl%C3%A8ne-hutchinson/
Livres
- Objectifs zéro déchet (M.Hutchinson, 2017)
- Vice caché (M.Hutchinson, 2012)
- Vos déchets et vous (M.Hutchinson, 2007)